Présence à l'accouchement

Côté maman

Toute femme possède en elle la capacité de faire naître, de mettre au monde son bébé.
Sans vouloir nier la douleur physique, le niveau de douleur ressentie est fortement lié à l’état de stress et d’anxiété.
Or pour toute femme, l’accouchement est une expérience angoissante !
C’est un passage ou l’on ne peut pas tout contrôler,
où la vie flirte avec la mort…où la douleur et la peur peuvent faire naufrage…

La femme se retrouve nue, exposée sans retranchement possible. Un sentiment de régression et de dépendance s’installe. D’anciennes angoisses refont surface.
« suis-je capable ? »
Le doute l’envahit, puis la peur.
La peur de sentir…la peur de se perdre…
La peur de se sentir…la peur de se sentir se perdre…
La douleur aussi !
« accoucher, c’est aussi accueillir la douleur pour la transformer, l’apprivoiser, la contenir. » (B.Dohmen)
Traverser la tempête et ne pas se perdre !
C’est un processus psychique nécessaire qui permet à la femme de se transformé et devenir mère.

A ce moment-là, mon rôle de sage-femme accompagnante, est d’être contenante, sécurisante.
Je m’inscris dans une relation de respect, un peu comme une sœur, qui ne cherche pas à dominer, ni contrôler mais à accompagner la femme là où elle en est avec elle-même.
Reconnaissant sa souffrance, sa peur, aidant à la mettre en mot pour s’en libérer. La guidant à chaque étape dans le passage. Lui transmettant mon expérience et mon savoir de femme à femme…

Côté bébé

Naître, c’est accepter de devenir fragile, quitter la sécurité, trouver le chemin, mettre en place un autre type de survie.
Dans son processus de naissance le bébé fournit un énorme travail physique et psychique.
C’est pourquoi lui aussi à besoin de se sentir contenu et sécurisé, essentiellement par sa mère et son père.
La tempête continue de faire rage à l’intérieur quoi qu’il se passe à l’extérieur… Parfois il se sent partir à la dérive …
Sentir une présence à laquelle s’accrocher est vraiment rassurant pour lui et l’encourage.


Côté papa et ou entourage

La souffrance est insupportable pour celui qui regarde.
Elle réveille en lui ses propre angoisses, sa souffrance.
Il faut la faire taire.
Alors il essaie de la maîtriser, ou il la fuit…
Cela parle d’un besoin de sécurisation vitale.
Quand l’entourage sent que la femme est contenue et qu’elle peut à nouveau être contenante pour son bébé, l’agitation disparaît. La vigileance refait surface dans un climat plus serein.